Séminaires à l'Université

Ce matin, comme chaque mercredi de mon séjour, je donne aux étudiants du département un séminaire sur les propriétés mécaniques des polymères amorphes en relation avec leur microstructure macromoléculaire. Avant de partir au Japon, j'avais échangé des mails avec le Professeur Nitta sur le domaine à couvrir pendant ces séminaires scientifiques. Parmi les propositions que je lui avais faites, il avait choisi les polymères semi-cristallins. Mais en fait, en arrivant ici, il m'a dit que mon rôle principal serait de servir d'expert pour M. Mori, un ingénieur de recherche effectuant un stage à l'université en détachement temporaire de son employeur (Dexerials Co., filiale de Sony), afin de mieux connaître les particularités de polymères vitreux que son entreprise utilise pour la fabrication de diverses pièces d'appareils électroniques, notamment des écrans tactiles pour smartphones. Or, ces matériaux sont tout sauf cristallisés. Je me suis donc résolu à consacrer finalement mes séminaires aux polymères amorphes. Cela ne me dérangeait pas car j'avais déjà traité ce sujet au Mexique en 2008 et il me suffisait de compléter ma documentation avec des notions plus spécifiques sur les processus de rupture fragile correspondant au comportement des polymères utilisés par cette industrie japonaise. 

Le programme de cette série de séminaires comporte donc les points suivants dont on découvrira les présentations PowerPoint en cliquant sur les items surlignés en jaune.

- PRESENTATION 1 : Comportement élastique linéaire des polymères isotropes.

- PRESENTATION 2 : Processus et lois de la viscoélasticité.

- PRESENTATION 3 : Plasticité des polymères vitreux.

- PRESENTATION 4 : Transformations microstructurales induites par la déformation.

- PRESENTATION 5 : Rupture des polymères.

En fait, certaines séances étant également consacrées à des interviews d'étudiants, j'ai dû couper en deux certains sujets et, au total, j'aurai donné en fin de séjour pas moins de 9 séminaires. 

Je retire de cette expérience de pédagogie à l'université de Kanazawa une impression mitigée. A priori, je pourrais regretter que les quinze étudiants qui suivent mes séminaires possèdent, pour la plupart, un niveau insuffisant en anglais à part quelques un(e)s en cursus de master, comme Mademoiselle Li qui perfectionne chaque semaine son anglais par des cours spécialisés. De plus, les étudiants du département ont plutôt une formation à dominante physicochimique, de sorte qu'ils manquent de notions de base élémentaires en mécanique des matériaux. 

Toutefois, je sens bien que ces séminaires sont utiles. Pour les deux professeur-assistants du département, tout d'abord, qui ne manquent pas une seule séance et apprécient à l'évidence d'assister à une synthèse originale sur la mécanique des polymères qui les aidera à manager le travail de leurs "poulains". En effet, leurs investigations expérimentales me semblent manquer quelque peu de rigueur au niveau de la préparation des échantillons, de la conduite des essais mécaniques et de l'interprétation des phénomènes de déformation viscoélastique et/ou plastique. Quant aux étudiants eux-mêmes, bien que je sois convaincu qu'ils passent à côté de beaucoup de notions importantes en raison de leurs aptitudes linguistiques insuffisantes, ils se montrent assidus et très attentifs, et je pense qu'au-delà du contenu scientifique, ils apprécient mon effort de synthèse sur les méthodes d'essais et d'explication méthodique des processus nanométriques. Ils bénéficient ainsi de mon expérience de 45 ans de recherche et d'enseignement en école d'ingénieurs. De toute façon, il faudra bien qu'ils se mettent sérieusement à l'anglais s'ils souhaitent écrire des papiers scientifiques sur leurs recherches et participer à des congrès internationaux pour présenter leurs résultats à des auditeurs dont certains seront peut-être leurs futurs patrons industriels lors de leur accession au marché de l'emploi lorsqu'ils auront obtenu leur "graduation" en fin de master.